Une chanson de Brassens,
(lien ici)
et interprétée par Maxime Leforestier
Pour répondre à Ginette qui m'a gâtée avec son hommage à Brassens, j'ai tiré de ma petite collection de linogravures personnelles, un visage féminin, en écho à la chanson "Les passantes."
"Elle a passé la jeune fille"
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
C'est peut-être la seule au monde
Dont le coeur au mien répondrait ;
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait!..
Mais non, ma jeunesse est finie...
Adieu, doux rayon qui m'as lui,-
Parfum, jeune fille, harmonie...
À UNE PASSANTE
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! — Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Paradoxe, parce que les paroles ne sont pas du génial moustachu, mais d'un poète peu connu, Antoine Pol.
Antoine Pol est surtout connu comme l'auteur du poème Les Passantes, mis en musique et interprété par Georges Brassens en 1972 dans l'album Fernande. Georges Brassens découvre Les Passantes au marché aux puces à 19 ans, en 1940, et le met une première fois en musique.
En revanche, la musique de Brassens sert superbement ce beau texte mélancolique, qui me fait penser à un poème de Gerard de Nerval.
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"Elle a passé la jeune fille"
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
C'est peut-être la seule au monde
Dont le coeur au mien répondrait ;
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait!..
Mais non, ma jeunesse est finie...
Adieu, doux rayon qui m'as lui,-
Parfum, jeune fille, harmonie...
Le bonheur passait- il a fui !
Odelettes.
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Et à un sonnet de Baudelaire,
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! — Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée,
ô toi qui le savais !
Baudelaire, Les Fleurs du mal
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Antoine Pol est surtout connu comme l'auteur du poème Les Passantes, mis en musique et interprété par Georges Brassens en 1972 dans l'album Fernande. Georges Brassens découvre Les Passantes au marché aux puces à 19 ans, en 1940, et le met une première fois en musique.
Mais oui je l'ai su et je l'avais oublié !
RépondreSupprimerJolie ton illustration tricolore !
beautiful words
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