vendredi, octobre 29, 2021

En passant ...

Une chanson de Brassens, 
(lien ici)

et interprétée par Maxime Leforestier 


    
 Pour répondre à Ginette qui m'a gâtée avec son hommage à Brassens, j'ai tiré de ma petite collection  de linogravures personnelles, un visage féminin, en écho à la chanson "Les passantes."

Paradoxe, parce que les paroles ne sont pas du génial moustachu, mais d'un poète peu connu, Antoine Pol.

Antoine Pol est surtout connu comme l'auteur du poème Les Passantes, mis en musique et interprété par Georges Brassens en 1972 dans l'album Fernande. Georges Brassens découvre Les Passantes au marché aux puces à 19 ans, en 1940, et le met une première fois en musique.
Le lien vers Babelio nous en révèle plus.
En revanche, la musique de Brassens sert superbement ce beau texte mélancolique, qui me fait penser à un poème de Gerard de Nerval.
.................................................


"Elle a passé la jeune fille"


Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.


C'est peut-être la seule au monde
Dont le coeur au mien répondrait ;
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait!..


Mais non, ma jeunesse est finie...
Adieu, doux rayon qui m'as lui,-
Parfum, jeune fille, harmonie... 
Le bonheur passait- il a fui !


Odelettes.
........................

Et à un sonnet de Baudelaire,


À UNE PASSANTE

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! — Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée,
 ô toi qui le savais !

Baudelaire, Les Fleurs du mal

................................................................................................................................................................
Antoine Pol est surtout connu comme l'auteur du poème Les Passantes, mis en musique et interprété par Georges Brassens en 1972 dans l'album Fernande. Georges Brassens découvre Les Passantes au marché aux puces à 19 ans, en 1940, et le met une première fois en musique.
Le lien vers Babelio nous en révèle plus.
...........................................................
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu’on aime
Pendant quelques instants secrets,
A celles qu’on connaît à peine,
Qu’un destin différent entraîne
Et qu’on ne retrouve jamais.

A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval,
Qui voulut rester inconnue,
Et qui n’est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal.

A celle qu’on voit apparaître
Une seconde, à sa fenêtre,
Et qui, preste, s’évanouit,
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu’on en demeure épanoui.

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage,
Font paraître court le chemin ;
Qu’on est seul, peut-être, à comprendre,
Et qu’on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main.

A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil,
A celles qui s’en sont allées
Loin de vous, tristes, esseulées,
Victimes d’un stupide orgueil.

A celles qui sont déjà prises
Et qui vivant des heures grises
Près d’un être trop différent,
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D’un avenir désespérant.

Chères images aperçues,
Espérances d’un jour déçues,
Vous serez dans l’oubli demain ;
Pour peu que le bonheur survienne,
Il est rare qu’on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l’on a manqué sa vie,
On songe avec un peu d’envie
A tous ces bonheurs entrevus,
Aux cœurs qui doivent vous attendre,
Aux baisers qu’on n’osa pas prendre,
Aux yeux qu’on n’a jamais revus.

Alors, aux soirs de lassitude,
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir,
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l’on n’a pas su retenir.
....................................................................................................................................................

2 commentaires:

15 ème JMFTA

                                                             Mes envois Inspiration: Klimt, pour le MIA   https://www.francebleu.fr/emission...